Journée internationale de la canne blanche

Journée internationale de la canne blanche

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Journée internationale de la canne blanche : LA 21ème ÉDITION FOCALISÉE SUR LA PRISE EN CHARGE SCOLAIRE DES AVEUGLES ET MALVOYANTS

Instituée par l'Organisation des Nations Unies depuis 1969, l'humanité célèbre le 15 octobre de chaque an­ née, la journée internationale de la canne blanche.

Le thème retenu en 2017 au niveau national pour cette célébration est intitulé « Prise en charge scolaire des aveugles et malvoyants ». Des centaines d'aveugles et de malvoyants se sont rassemblés pour la circonstance le dimanche 15 octobre dernier, à l'Institut des jeunes sourds.

Cette occasion, l'ONG «Viens et vois» regroupant les aveuglés et malvoyants du Congo, en partenariat avec une ONG suisse « Mission évangélique braille » représentée par deux membres, a organisé une série d'activités à Brazzaville. On peut notamment citer l'exposé sur« la prise en charge scolaire des aveugles et malvoyants » et sept jeux. Au nombre de ces jeux figurent le concours de lecture, les devinettes, la bible chantée, les récitals pour les enfants et les femmes, le savoir-faire dans le cadre de l'utilisation de la canne blanche

Entre autres buts visés par cette journée : sensibiliser le grand public sur la canne blanche, les automobilistes, les autorités policières surtout, face à l'indifférence, au mépris et à la stigmatisation à l'endroit des aveugles et les malvoyants. Les porteurs de la canne blanche ne sont pas forcément des mendiants, mais des personnes qui demandent qu'on les oriente,  qu'on les aide à traverser de l'autre côté d'une  chaussée. Selon les organisateurs de la journée de la canne blanche, même le gouvernement accorde très peu d'intérêt aux aveugles et aux malvoyants.

Le président de l'ONG « Viens et vois » Emerson Massa, a d'ailleurs interpellé les autorités gouvernementales en ces termes : « La journée internationale de la canne blanche a été instituée par les Nations Unies, comme toutes les autres journées. Malheureusement, Celle de la canne blanche n'a jamais fait l'objet d'une quelconque déclaration de la part d'un ministre des affaires sociales, afin de sensibiliser l'opinion comme c'est toujours le cas pour les autres journées. Les autorités devraient s'efforcer d'accorder un peu plus d'attention aux personnes aveugles et aux malvoyants ».

Dans le cadre de prise en charge scolaire de cette catégorie d'handicapés, l'exposant du jour, l'ancien directeur de la réadaptation à la• retraite, Georges Diakabana a relevé la faible implication du ministère en charge de l'enseignement primaire et secondaire dans ce processus. Leur scolarité ou prise en charge qui se fait au début, dans les écoles spécialisées du genre Institut national des aveugles (INA), se poursuit dans les collèges et lycées ordinaires, jusqu'à l'université.

Dans cette formule dite d'intégration scolaire, les enfants sont insérés dans les milieux qui ne leur sont pas dédiés. Cette prise en charge ne se li­ mite qu'à Brazzaville et à Pointe Noire. Il existe également une école d'initiation en braille à Kindamba, actuellement fermée à cause de l'insécurité qui prévaut dans le département du Pool. Les établissements voués aux aveugles et malvoyants à Brazzaville sont implantés au lycée Pierre Savorgnan de Brazza, au lycée Thomas Sankara, lycée de la Révolution, au CEG de Kinsoundi, aux écoles privées Lomossov  à Ouenzé, Audrey à Massengo et la Grâce à Madibou. L'exposant a déploré le déficit en personnel enseignant spécialisé, pour assurer l'accompagnement de cette catégorie d'apprenants. Ceux actuellement en fonction, feront très prochainement valoir leur droit à la retraite.

Du 5 octobre 1981, première rentrée scolaire à l'INA à 2017, le nombre d'aveugles et de malvoyant" nri'5 en charge dans le cadre scolaire s'élève à 1442 élèves. « Ce chiffre est faible, si on considère la population des déficients visuels qui s'élève à environ 6934 personnes selon le recensement général de la population de 2007. Parmi eux, 3546 sont de sexe masculin et 3348 de sexe féminin. 21% ont un âge compris entre 1 et 19 ans», a expliqué l'orateur.

Il a par ailleurs loué l'excellence des capacités  intellectuelles qui caractérise bon  nombre des élèves aveugles et mal­ voyants. Malgré les conditions de leur formation assimilée à un parcours de combattant, ils ont réussi à s'imposer dans les milieux scolaires ordinaires, en s'illustrant par un brillant par­ cours. Les diplômes obtenus par les déficients visuels en disent long. On dénombre en effet 22 admis au baccalauréat, 4 au deug, 10 à la licence, 2 à la maitrise, 3 au master 2. D'autres ont obtenu le CFEN, le DEMA, le BEPC et le CEPE.

A propos des études supérieures, la seule filière qui accueille les déficients visuels est celle des Sciences et techniques de la communication, option documentation. Ce département est le seul à offrir une opportunité aux élèves portant ce handicap, de faire des études supérieures. Il faut également relever qu'à l'obtention du baccalauréat, ces élèves ne bénéficient d'aucune assistance pour leur orientation. L'exposant a déploré la faible implication, non seulement du ministère de l'enseignement primaire et secondaire, mais également de celui de l'enseignement supérieur, dans le processus de scolarisation des aveugles et des malvoyants.

« Ce n'est pas du tout normal que des problèmes relevant du ressort des ministères en charge de l'enseignement, soient abandonnés à la charge du seul ministère des affaires sociales», a-t-il martelé.

L'ONG suisse « Mission évangélique braille », principale partenaire de l'ONG  « Viens et vois », a fait de la scolarisation des aveugles et des malvoyants du Congo, l'une de ses préoccupations. C'est dans cette optique qu'elle a financé à Kintélé, la construction d'une école spécialisée dont les travaux s'exécutent normalement.

Celle-ci ouvrira ses portes aux apprenants, au début de l'an­ née scolaire 2018-2019. Cynthia Guignard, l'un des membres de  l'ONG  suisse  venue à Brazzaville pour se rendre compte _de l'état d'avancement des travaux, nous a confié que cette école accueillera ensemble, les enfants voyants et les non- voyants.

Cette expérience dite d'intégration ou de socialisation a déjà été tentée avec succès dans les huit autres Etats partenaires de l'ONG suisse, en Afrique de l'Ouest. Outre l'investissement dans la construction, cette ONG approvisionnera en matériels braille, la nouvelle école spécialisée. Le gouvernement en ce qui le concerne investira dans son fonctionnement, notamment pour la prise en charge du personnel enseignant.

Les Patriotes

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